Quatrième de couverture
San Francisco. La rencontre fortuite de Tommy, débarqué de son Midwest natal
Fantastique pour devenir le nouveau Jack Kerouac, et de Jody, une bouillonnante secrétaire de vingt-six ans, aurait pu donner une banale histoire d'amour. Seulement voilà, juste avant de faire la
connaissance du jeune homme, la belle Jody a été mordue par Élie Ben Sapir, un vampire âgé de huit siècles qui a fait d'elle un nosferatu. Fort heureusement, Tommy, l'écrivain tourmenté, tombé
amoureux fou de Jody, veille au grain. Avec l'aide de ses collègues de l'équipe de nuit du supermarché où il travaille et d'un sympathique clochard, il n'aura de cesse de traquer le vieux démon
pour défendre sa dulcinée.
Après Godzilla dans Le Lézard lubrique de Melancholy Cove, les zombies dans Le Sot de l'ange ou la Mort herself dans Un sale boulot, Christopher Moore
dynamite cette fois le mythe du vampire. À conseiller aux dépressifs.
Les lecteurs ont la parole : chronique de Benjamin
Faisons pour une fois, dans un contexte vampirique, fi des Carpathes
et des gousses d'ail, des crucifix antiques et autres pieux fichés en plein cœur. Laissons là ce barda médiéval pour accueillir comme il se doit le plus contemporains des princes des ténèbres,
j'ai nommé : Elie Ben Sapir.
Il était temps - vous en conviendrez - de dépoussiérer Nosferatu, puisque jamais depuis Claude Koltz avec son
Paris-Vampire en 1974, ces êtres de la nuit (dont ce n'est pas la vocation première, je vous l'accorde) ne nous avait autant divertit.
C'est en Christopher Moore, auteur d'une forme de comic-fantasy abrasive et éloquente, que s'est incarnée
cette tâche. Romancier a l'imagination tentaculaire, il est reconnu pour ces romans policiers déjantés où le surnaturel est présent partout, tandis que le sens commun ne répond plus de
rien.
Il s'est illustré dans des polars surréaliste comme Le lézard Lubrique de Mélancholy Cove (mon favori!) en 1999
ou encore Un blues de coyote en 1994.
Mais, revenons en à nos vampires puisque cette incursion dans
l'univers des chiroptères qui débute ici, en 1995 avec Les dents de l'amour pour connaitre une suite en 2007 avec D'amour et de sang frais (coll. Interstice/Calmann-Levy) relate
l'improbable passion d'une "non-morte" pour un simple mortel, de nos jours et en milieu urbain. (à noter un 3e volet encore non-traduit : Suck Me paru en 2010)
Car, si Armistead Maupin avait dépeint la vie du San Fransisco "underground", Christopher
Moore nous en offre une vision "undergrave". Dans le quartier de South of Market, situé comme son nom l'indique vaguement au sud du marché (de San Francisco bien entendu) et plus connu
par les intimes sous le sobriquet de SOMA, va se dérouler cette palpitante aventure, loin des clichés millénaires et des légendes éculées.
Ici, le sang coule.
Une lutte sans merci entre les antipodiques forces du bien, du mal et de l'ordre vous attend en lettre de sang, sarcastique,
ironique, tranchante et incisive... C'est pourtant quelque chose de plus qu'humain qui résoudra le conflit, une autre vision de la morale, avec des personnages sensibles (attention, je n’ai pas
dit sensé), capable d'aimer leurs ennemis intimement et à même de faire passer leurs émotions à travers les valeurs qu'ils véhiculent et qui les détermineront durant un peu plus de 400
pages.
Christopher Moore réinvente le vampire à son image, déluré, déglingué et plein d'humour.
A mettre entre toutes les dents, ou presque...
Christopher Moore Les dents de l'amour
(Bloodsucking fiends) (Livre de poche)
Mots-clés : humour, San Francisco, vampires