Quatrième de couverture
1941. Deux frères norvégiens engagés volontaires dans l’armée allemande ont déserté. Ils errent dans les environs de Kirkenes,
dans le nord de la Norvège près de la frontière russe. Alors qu’ils pensent avoir trouvé refuge dans une chapelle, ils sont surpris par le pasteur et son fils. Ceux-ci ne parviennent pas à
dissimuler leur secret, et la crainte qu’il soit découvert. La chapelle renferme un trésor : une icône de grande valeur, cadeau d’une comtesse russe aux Samis de la région, qui lui sauvèrent la
vie.
Le trésor coûtera la sienne au pasteur : il est retrouvé la gorge tranchée. L’icône disparaît. Le corps d’un des déserteurs est retrouvé plus tard, exécuté d’une balle dans la tête. Par son
frère, évanoui dans la nature ? Mai 1942. L’archipel du Svalbard avait été évacué, les mines de charbon vidées de ses travailleurs norvégiens, afin d’éviter que les Allemands puissent en
profiter. Deux navires alliés quittent l’Ecosse avec pour mission de reconquérir l’archipel.
A bord, deux officiers anglais et d’anciens mineurs formés au combat. L’opération sera un fiasco et un carnage, les Allemands pilonnant les deux navires. Soixante ans plus tard, les Vétérans de
l’Arctique, anglais et allemands, se réunissent au Spitzberg pour guérir leurs vieilles blessures. Au lieu de la grande réconciliation attendue, de sanglants secrets refont surface. Ainsi qu’un
trésor religieux.
Le commissaire de la police locale, Knut Fjeld (déjà à l'oeuvre dans Le sixième homme) est requis pour enquêter sur des
forfaits vieux de plusieurs décennies, et empêcher un cynique meurtrier de sévir à nouveau.
Le Svalbard est un archipel où il ne se passe pas grand chose. Pour cause,
une seule grande ville, Longyearbyen et à peine 2000 habitants. Alors comment réussir à tenir une série avec un personnage récurrent tel que Knut
Fjeld ? C'est le pari de Monica Kristensen, originaire de cette île norvégienne que nous vous avions déjà présentée lors de la parution du Sixième homme véritable coup de coeur. Dans ce troisième volet (deuxième publié en
français, le premier reste non traduit), la romancière joue avec le temps et l'espace. Elle est allée à la rencontre de l'Histoire pour élaborer cette nouvelle enquête. Usant intelligemment du
flashback, nous voilà transportés dans les heures sombres de l'Europe occupée. Comme elle avait su jouer la guide en nous décrivant son île dans Le sixième homme, elle nous revient
historienne pour nous apprendre ou nous rappeler que les pays nordiques ont eux aussi des fantômes dans leur placard. Et "l'opération Fritham" en est la preuve directe. Car ce fait d'histoire
s'est bel et bien produit. Or on trouve très peu de choses sur cet épisode tragique et les motivations qui l'ont animé. En mêlant vol et crime crapuleux à cette opération, Monica
Kristensen nous livre encore un roman riche d'intérêt tant au niveau historique, géographique que scénaristique. Et après la nuit polaire du roman précédent, c'est désormais le soleil de
minuit qui révèle un paysage nouveau au lecteur. Le Svalbard a donc encore bien des révélations à faire. Alors qui a dit qu'il ne s'y passait rien ?
Monica Kristensen Opération Fritham (Operasjon Frithman) (Gaïa Noir)
Mots-clés : histoire, Norvège, Seconde Guerre mondiale