Quatrième de couverture
Le 29 juillet 2008 à Pékin. On frappe à la porte de l'atelier d'artiste de Han Zuo : c'est Fa Lina, son amour de jeunesse. Cette
femme, c'était le souvenir des odeurs de sang et de poudre, les clameurs de la foule, le grincement des chenilles de tanks. En mai 1989, tous deux faisaient partie d'un groupe d'étudiants en
rébellion sur la place Tiananmen qui ont vécu l'horreur. Aujourd'hui, Lina lui apprend que l'un d'entre eux vient d'être retrouvé assassiné. A l'approche des Jeux Olympiques, la chasse aux
dissidents est ouverte et chacun des anciens membres du groupe se sent soudain menacé. Les blessures se rouvrent et les fantômes sortent des placards.
Que s'est-ils vraiment passé en 1989 ? Han et Lina vont chercher la vérité, au mépris du danger - une vérité où se trouvent
inextricablement liés manœuvres politiques et secrets intimes les plus douloureux. Je pensais que tout était oublié, mais l'histoire n'est pas terminée. Mes démons et mes peurs m'attendaient
derrière la porte.
Petit dernier de Michel Imbert, notre auteur calvissonnais, En revenant de Tiananmen sort directement en format poche chez Picquier. Comme toujours, c'est un pan de l'histoire chinoise que l'écrivain se propose de nous faire
(re)découvrir au travers d'un roman d'une fluidité toute particulière qui a maintenu ce roman dans mes mains sans qu'il ne veuille en tomber. Lu d'une traite, il m'a rappelée à ce tragique fait
de mémoire que sont les massacres de la place Tiananmen et plus largement à la dictature à laquelle les chinois sont toujours encore aujourd'hui confrontés.
Trente ans après les évènements,
Han et Lina s'improvisent détectives pour tenter de comprendre qui a bien pu assassiner un de leur ancien camarade dissident Ou-Yang. A quelques jours de l'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin,
le passé refait surface. Le petit groupe d'étudiants contestataires et plein d'idéologie se reforme révélant secrets, traîtrises, suspicions, amours inavoués. Alors que la classe dirigeante tente
de manipuler l'opinion internationale, Han et ses amis, parcourent les rues de Pékin à la reconquête du passé afin d'ajuster un puzzle fait de fausses pistes et de
rebondissements.
Michel Imbert a su sans tomber dans l'excès d'images violentes nous remémorer ces
tabloids insoutenables de chars écrasant la foule. Il dresse aussi le portrait de personnages très attachants,
blessés, traumatisés sans jamais non plus tomber dans le patos. Parce que l'auteur mêle agréablement Histoire, enquête et romance, les plus jeunes n'auront également aucun mal à s'initier au
polar tout en recevant un petite leçon d'histoire en espérant que la place Tiananmen fera écho à leur âme révolutionaire. Même si ces actes s'inscrivent pour beaucoup dans la douleur de la
chair... Et puis pour terminer, sans doute parce que Michel Imbert est lui-même un artiste et que Han en est un aussi, il serait difficile de ne pas avoir une pensée particulière
pour Ai Weiwei, artiste chinois dissident qui continue à sa manière cette révolution entamée des années auparavant.
Michel Imbert sera bientôt en dédicace à la librairie le 29 juin 2013
Michel Imbert En revenant de Tiananmen (Picquier poche) Parution début
juin
Mots-clés : Chine, gémélité, homosexualité, poids du passé, révolution, Tiananmen, totalitarisme
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chez nous (novembre 2010)