Et le gagnant est : Les noeuds d'acier de Sandrine Collette
Que je suis contente !!!!!
Je vous avais déjà parlé de ce roman extraordinaire. Le talent de Sandrine Collette est
confirmé car elle remporte coup sur coup le Grand Prix de littérature policière ET le grand prix des lecteurs de Villeneuve-lès-Avignon. Bravo à elle !
Quatrième de couverture
Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt noire et dense, un homme est
enchaîné. Il s'appelle Théo, il a quarante ans, il a été capturé par deux vieillards qui veulent faire de lui leur esclave.
Comment Théo a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et
brutal, il sortait de prison quand ces deux vieux fous l'ont piégé au fond des bois.
Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il
refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers. Mais qui pourrait sortir de ce huis clos sauvage d'où toute humanité a disparu ?
Coup de coeur ! Un
premier roman pour Sandrine Collette et une claque pour le lecteur ! Au plein coeur de la France profonde, dans une région non identifiée, un terrible fait divers nous est relaté
par le principal protagoniste, Théo. Ce roman assez court (260 pages) est d'une intensité à faire pâlir les meilleurs raconteurs. L'auteur déploie tout son talent à nous conter cette terrible
descente aux enfers. Avec une justesse absolue dans le choix des mots et des situations, elle nous capture avec Théo dans son terrible récit, violent, sadique et dérangeant comme le sont la
plupart des histoires narrant la captivité. Le texte de Sandrine Collette est d'une efficacité à toute épreuve. Rien n'est laissé au hasard dans ce quotidien tordu, hors du
temps, hors du monde.
Son destin, Théo se le prend en pleine face lui qui reconnaît facilement qu'il n'est pas le plus chanceux des hommes. Mais il pensait avoir enrayé la malédiction, surtout après sa sortie de
prison. Que nenni ! Le voilà aux prises de deux fous qui n'auront de cesse que de le traiter comme un chien (et pire encore) ! Ce qui le ramène à son frère Max, enfermé définitivement dans son
corps par sa faute. A chacun sa prison désormais.
Un huis-clos terrifiant qui n'a d'égal que la capacité de l'auteur à rendre cette histoire des plus crédibles. Et même si le sujet a déjà été traité, c'est dans le style, le rythme, la profondeur
des émotions que Sandrine Collette se distingue. Elle évite d'ailleurs avec brio les longueurs malgré la durée de la captivité : plus d'un an. Il fallait donc réussir à faire
s'écouler les jours, les mois, les saisons sans tomber dans la redondance des situations. Il fallait rendre palpable la douleur, l'humiliation, la peur, la résignation tout en dessinant quelques
lueurs d'espoir : une possibilité de fuite, un rire lors d'une soirée alcoolisée, un échange de mots et de regards en remplacement des coups et des ordres, un morceau de gâteau inattendu,
synonyme de force et d'énergie. Espérons qu'après ce premier roman très réussi, d'autres suivront avec la même portée.
Précipitez-vous à sa rencontre aujourd'hui et demain, il est encore temps !
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VLA 2013 - Prix des lecteurs
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