Quatrième de couverture
En 1935, un fils de paysan fuit son village pour rejoindre les rangs de l’Armée rouge. Son père, injustement accusé d’un crime, a été exécuté, sa famille décimée. Entraîné par le vent de l’histoire, Baoyi va participer à la Longue Marche, simple soldat qui deviendra héros révolutionnaire. Avec lui on relit pas à pas l’histoire de la Chine, on se fraie péniblement un chemin dans la neige, l’effroi des combats et aussi les mensonges de la propagande. Avec lui on partage le rêve d’une société plus juste et, par-dessus tout, celui de prouver l’innocence d’un père. Un roman d’aventures où l’on tue et sauve des vies, traversé d’escarmouches et de trahisons, de belles espionnes et d’illusions perdues.
Le nouveau roman de Michel Imbert se réclame plus du roman historique d'aventures, voire du roman de guerre que du polar comme à son habitude. L'histoire démarre de nos jours avec le lancement d'une fusée chinoise à laquelle on a donné le nom symbolique de la Longue Marche. Parmi les invités de cet évènement, le vieillard Guo Baoyi, un des derniers survivants de la fameuse Longue Marche de 1934. Et Dupin, un journaliste français à la recherche d'un bon sujet... La rencontre de ces deux hommes va nous propulser dans le passé douloureux d'une Chine en pleine mutation opposant les rouges communistes et les blancs nationalistes.
Michel Imbert aborde ces évènements par trois lorgnettes différentes : d'abord par celle du présent avec le témoignage des survivants ou des descendants recoupés avec quelques archives autorisées ; par celle de Baoyi, le Rouge, le jeune paysan entré dans l'Armée Rouge pour fuir l'assassin de sa famille et devenu, propagande oblige, un héros malgré lui et enfin par celle de Sun, le Blanc républicain en lutte contre les communistes. Pas de parti pris donc de l'auteur mais une volonté évidente de nous parler, au de-là des faits historiques, des hommes. De ceux qui ont fait cette Histoire. Romancer leurs aventures tient du talent de l'écrivain qui nous capture littéralement dans son récit. Nous souffrons du froid, de la neige, nous nous horrifions des traditions ancestrales (les pieds bandés des femmes, ou la justice expéditive sans preuve aucune qui permet de décimer une famille entière parce que l'un d'eux est soupçonné de meurtre), nous vivons ce roman comme un récit initiatique qui mènera Baoyi vers l'âge adulte et qui conduira Dupin à revoir son métier de journaliste.
Si le premier flash-back nous renvoie vers un meurtre non élucidé et qui déclenche toute l'histoire ce roman, le mystère sera levé dans les toutes dernières pages. L'aspect polardeux est quasi inexistant et est surtout un prétexte pour évoquer le passé tout en laissant planer en filigrane, un mystère qui maintient le lecteur attentif en haleine.
Marche rouges, montagnes blanches, qui pourrait à ce jour être le meilleur de l'auteur, se clôture par une petite postface. Petite mais touchante autant qu'intéressante sur les motivations de Michel Imbert pour écrire ce livre et d'autres qui ont précédé sur la période maoïste de la Chine.
Michel Imbert sera en dédicace le vendredi 6 mars à 18h à la librairie et participera à notre table autour du polar asiatique le samedi 11 avril à 15h.
Michel Imbert Marche rouge, montagnes blanches (Picquier)
Mots-clés : années 30, Chine, communisme, guerre, journalisme, Longue Marche
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Michel Imbert - Marche rouge, montagnes blanches (2015)
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