Quatrième de couverture
Promener le chien d'un autre peut vous conduire à d'hasardeux rendez-vous avec vous-même...
Ainsi, en recroisant à Montmartre le cul de Sabrina, Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe, ne pensait pas devoir remettre les
pendules du passé à l'heure ni les pieds à Marseille ! Là, où un quart de siècle plus tôt il avait traîné sa longue carcasse nonchalante le temps de vivre un amour d'été... Un voyage initiatique,
à la recherche du temps perdu à l'époque avec une mauvaise troupe de zicos, bras cassés sans grand avenir et de tous acabits, dont certains ont depuis plus ou moins mal tourné quand d'autres sont
déjà carrément morts... dont l'un plus particulièrement, retrouvé flottant dans les eaux troubles du Vieux-Port.
Dans un monde en progrès une enquête aux accents sudistes, qui sera pour Le Poulpe l'occasion d'un bilan, et pour l'auteur celle
de dresser le portrait d'une ville et d'une génération en pleine évolution. Qui pour le meilleur, qui pour le pire...
Avec un tel titre, ce ne peut être qu'un roman de la série du
Poulpe ! Bingo. (De la même série, nous vous avions déjà chroniqué Boris au pays vermeil, Mort d'un papy voyageur et Sarko et Vanzetti). Serge Scotto que l'on découvre très hétéroclite
dans son écriture et donc capable aux exercices de styles les plus variés (chroniqueur dans la série Saucisse, trash dans sa "trilogie monstrueuse"), avait donc toutes les prédispositions pour répondre
aux critères imposés par le Poulpe. Personnellement, j'ai toujours plaisir à intercaller entre des lectures plus denses un titre de cette série. Loin de les avoir tous lus (il y en a pas
moins de deux cents depuis sa création en 1995), je trouve que ce personnage reste toujours attachant quelque soit l'auteur qui lui dresse le portrait. L'enquête est souvent ramenée à sa
résolution la plus simple. Peu de fausses pistes et de descriptions interminables. Je résumerai en peu de choses ce qui fait un bon Poulpe : Gabriel "le poulpe" Lecouvreur doit en 180 pages nous
avoir fait sourire (au moins déjà par son titre), nous avoir détendu, nous avoir dépaysé (en France ou ailleurs) et nous avoir dévoilé quelques détails supplémentaires sur lui, histoire
d'enrichir le mythe. Globalement ils y répondent tous. Certains mieux que d'autres.
Saint-Pierre et nuque longue nous apprend par exemple qui a donné ce surnom à Gabriel pour la première fois. Et alors que ce dernier fête son anniversaire, qui le rapproche
inexorablement de la cinquantaine, Serge Scotto joue sur la corde de la nostalgie, discrètement mais sûrement. Il nous entraîne aussi dans sa ville phocéenne préférée et par
touche là aussi dénonce un passé révolu et un Marseille en mutation. Avec son exotisme tout méditéranéen, Serge Scotto nous fait passer un bon moment en toute
simplicité.
Vous pourrez le rencontrer le 17 Mars à 11H à la Librairie Soleil
Vert.
Serge Scotto Saint-Pierre et nuque longue
(Baleine, Le Poulpe)
Mots-clés : chantage, enquête, Marseille, musique, politique, punk, SDF
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Serge Scotto - Le Poulpe : Saint-Pierre et nuque longue (2008)
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