Quatrième de couverture
Club de surdoués ou rassemblement de détraqués ? La frontière paraît bien fine pour Garance Hermosa. La psycho-criminologue a
infiltré Potens, une confrérie de génies, pour résoudre un crime. Celui de Charlotte, membre du cercle, ébouillantée puis poignardée à mort.
Mais Garance joue un jeu dangereux. Ces hauts QI excellent dans l'art de la manipulation, de l'intimidation et du chantage. Et la
jeune femme garde en elle certains souvenirs douloureux qui pourraient bien la faire couler à pic. Car au club Potens, l'intelligence est plus affûtée qu'une lame de couteau.
Potens est la deuxième enquête de Garance Hermosa, déjà rencontrée dans Echo (2009). Comme dans le premier volet,
Ingrid Desjours met au service de l'écriture son expérience pour dresser des personnages psychologiquement hauts en couleur. Et c'est
incontestablement les interactions entre les caractères et leurs motivations intrinsèques qui prévalent dans ces deux romans.
Bien que le mobile soit assez simple, la résolution de l'affaire ne sera pas sans fausses pistes et retournements de
situation. Et il est d'autant plus intéressant de placer l'intrigue dans une communauté de gens intellectuellement
surdimensionnés que cela crée des joutes verbales subtiles faites de manipulations et de subliminalités.
Dans ce décor, Garance Hermosa, psycho-criminologue infiltrée, est à l'aise et presque plus que dans son quotidien. Pas seulement parce qu'elle est également dotée d'un QI élevé et qu'elle n'a
que faire de la superficialité, des mesquinerie, des jalousies et des magouilles qui ne tarderont pas à se révéler d'elles-mêmes mais aussi, parce qu'à l'extérieur, Garance est un personnage
torturé et perturbé. Il est évident qu'elle cherche à "dompter la folie des autres pour mieux contenir la sienne". On la découvre endeuillée, phobique (du vide), scarifiée, et émotionnellement
très instable. Outre ses aventures sordides d'un soir, elle entretient une relation quasi masochiste avec le flic avec qui elle travaille s'approchant du jeu du chat et de la souris. Il semble
qu'ils se désirent mutuellement et pourtant, ce n'est que quand elle sent qu'il lui échappe qu'elle tente de le capturer dans ses filets, coups bas à l'appui.
Elle semble donc faire meilleure figure dans ce club aux esprits brillants, sans comprendre que ses problèmes intimes faussent pourtant son appréciation des situations. Il lui faudra beaucoup
d'écoute, de perspicacité et de recul pour démêler le vrai du faux et en sortir indemne, car à Potens, "l'intelligence, c'est d'en sortir".
A noter, qu'on croisera l'alter ego de l'auteur sous les traits de
la thérapeute Inès de Gris Jord, Ingrid Desjours affectionnant à priori les anagrammes puisque jusque dans les remerciements elle évoque ce petit jeu des mots. On en déduit que
les noms des personnages ne sont pas que le fait du hasard...
Ingrid Desjours participera à notre prochaine table ronde du samedi 14 avril 2012, 15h30 : "Polar et
criminologie"
Ingrid Desjours Potens (Pocket-Plon)
Mots-clés : club, enquête, manipulation, poids du passé, psychologie
Venez en discuter sur notre forum
↧
Ingrid Desjours - Potens (2010)
↧