Quatrième de couverture (Ecourtée)
Ishigami, un professeur de mathématiques, est amoureux de sa voisine, Yasuko Hanaoka.
Celle-ci est divorcée et élève seule sa fille. Son ex-mari a retrouvé sa trace et la harcèle pour lui soutirer de l’argent. Elle
le tue chez elle pour protéger sa fille qu’il a attaquée après que celle-ci lui a brisé un vase sur la tête. Ishigami, qui a tout entendu, y voit l’occasion de se rapprocher d’elle et lui propose
son aide. Il entreprend alors de maquiller le crime en le considérant comme un problème de mathématiques à résoudre et donne ses instructions à la mère et à sa fille pour qu’elles se fabriquent
un alibi et répondent correctement aux enquêteurs...
Si l'on croit que le roman d'énigme est principalement européen ou
anglo-américain, c'est surtout parce que les traductions des autres continents se font rares. Pourtant, si l'on considère que Seicho Matsumoto en est un des précurseur japonais
avec son Tokyo Express (1957), que Kyotaro Nishimura, auteur
prolixe mais pas assez traduit à mon goût, en est le digne successeur avec ces Dunes de Tottori (1982), que dire alors de Keigo Higashino qui pour son deuxième roman
traduit en français prouve qu'il y a bien une école japonaise et pas des moindres. Déjà avec La maison où je suis mort autrefois*, véritable chef-d'oeuvre écrit en
1995 mais seulement traduit l'année dernière, il nous avait complètement hypnotisés. Le voilà qui nous revient avec une histoire moins étrange mais tout aussi captivante.
Tel un épisode de Colombo, l'histoire débute avec le meurtre. Il n'y donc aucun suspense de ce côté là. La femme, Yasuko, a tué, la fille s'est faite complice et le voisin, Ishigami, se présente
comme le bon samaritain qui va les aider à se sortir de ce guêpier. Il s'agit donc moins de découvrir qui a tué mais comment la police va démasquer les protagonistes et comment l'esprit de génie
d'Ishigami va mettre à mal l'enquête. Véritable énigme que seule une très grande capacité d'observation et de déduction pourra démêler.
Toutefois, ce roman ne repose pas uniquement sur la logique mathématique implacable qui est mise en place pour "camoufler" le meurtre en crime parfait ; il inclut également, et c'était déjà la
force du premier roman d'Igashino, le facteur psychologique. La passion et la jalousie sont malheureusement la faiblesse de l'édifice. Reste à savoir comment et jusqu'où Ishigami
est prêt à aller par amour. Un dévouement à priori aveugle, inconditionnel mais qui n'est pas sans conséquence. La fin est d'ailleurs conçue, et c'est assez rare dans un roman, comme une nouvelle
à chute. Abrupte, mais subtile et efficace.
Une deuxième traduction qui confirme la qualité littéraire de l'auteur japonais.
*Vient de paraître en poche chez Babel Noir
Keigo Higashino Le dévouement du suspect X (Yogisha
X no Kenshin) (Actes Noirs)
Mots-clés : crime parfait, déduction, énigme, enquête, Tokyo
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Keigo Higashino - Le dévouement du suspect X (2005)
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