Quatrième de couverture
“Tout a commencé le matin où, affublé d’une robe de ma défunte mère, en compagnie d’une collégienne de quinze ans qui était par
ailleurs mon associée, j’ai reçu une lettre d’un pénitencier et découvert qu’un tueur en série condamné à mort était mon plus grand fan.” Le tueur en série, c’est Darian Clay, reconnu coupable du
meurtre de quatre femmes qu’il a dépecées et arrangées en installations “artistiques” avant de les prendre en photo, mais dont on n’a jamais retrouvé les têtes. L’auteur dont Clay appréciait
particulièrement la chronique érotique dans Chaud Lapin, c’est Harry Bloch, écrivain aux ambitions contrariées, père d’une flopée de romans de science-fiction et de sagas sur les
vampires publiés sous divers noms d’emprunt.
À quatre-vingts jours de son exécution, Clay propose un marché à Bloch : rencontrer les filles avec qui il a établi une
correspondance torride en prison pour écrire des scénarios érotiques le mettant en scène avec elles, en échange de quoi Clay s’engage à faire des révélations sur des points non élucidés des
enquêtes le concernant. Bloch, qui n’a jamais su faire les bons choix de carrière, décide d’accepter…
Polarama est un premier roman de David Gordon écrit sur un ton très enlevé,
non dénué d'humour, surtout au début - le ton se densifiant au fur et à mesure que l'intrigue se durcit -, et qui rend hommage à la littérature populaire, littérature dite de "mauvais genre".
Quand un écrivaillon de science-fiction, de porno, de bit-lit (vous savez les "Harlequin" version vampires), voire de polar bas de gamme et aux pseudos multiples est contacté par un tueur en
série du fin fond du couloir de la mort pour écrire son histoire, la vie d'Harry Bloch va forcément changer.
Une vision caustique et drôle du monde de l'édition et de ses acteurs mais aussi de l'engouement pervers des "fans" pour les condamnés à mort. Un polar satirique qui tend vers le thriller et où
la provoque est de mise, où l'érotisme y est distillé sans tomber dans le graveleux et où le politiquement correct est quelque peu malmené !
Quant au héros, ce pauvre Harry Bloch peu inspiré par les bonnes décisions, il se retrouve plongé dans une aventure rocambolesque, pleine de rebondissements.
Un polar à l'intrigue sans très grande surprise mais qui fait la part belle au travail de l'écrivain, lui et ses angoisses, lui et ses
nombreuses identités, lui et ses styles en tout genre. On n'est jamais loin d'une comédie dramatique qui aurait pour (anti) héros un Richard Castle sans talent.
David Gordon Polarama (Serialist) (Actes Noirs)
Mots-clés : écrivain, littérature populaire, peine de mort, tueur en série