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Fredrik Brown - Martiens go home ! (1955)

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Martiens-Go-Home.jpgQuatrième de couverture

Enfermé dans une cabane en plein désert, Luke Devereaux, auteur de science-fiction en mal d'invention, invoque désespérément sa muse - de toute évidence retenue ailleurs - quand soudain... on frappe à la porte. Et un petit homme vert, goguenard, apostrophe Luke d'un désinvolte " Salut Toto ! ". Un milliard de Martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d'envahir la Terre. Mais comment s'en débarrasser ?

Gifsv25.gifUn classique de la littérature de science-fiction humoristique et martienne.

Dès le début, Fredrik Brown nous le dit : la Terre aurait du être préparée à l'invasion. Ce n'est pas comme si Percival Powell n'avait jamais évoqué des canaux de constructions artificielles, ou si H.G. Wells n'avait pas écrit La guerre des mondes. Plus tard un autre Welles, Orson, s'était inspiré du précédent pour une chronique radio des plus alarmantes ! Non, vraiment, l'Homme était prévenu et pourtant il se retrouve impuissant devant cette attaque ! Brown se fait plaisir via ses avatars martiens à démonter tous les systèmes les plus rigoureux possibles : politiques, économiques, financiers, militaires. La crise qu'ils déclenchent est pire que celle de 1929. La guerre froide ? Poubelle. (Derrière le Rideau de Fer, les russes découvrirent bientôt "que les Martiens étaient pires que lesdits capitalistes fauteurs de guerre".) La croissance ? Poubelle. Liberté, libre arbitre, intimité, pudeur ? Poubelle, poubelle, poubelle, poubelle. Tout passe à la trappe quand on est confronté aux petits hommes verts qui prennent de si haut l'espèce humaine qu'ils jugent tellement inférieure à eux.

Si les Gremlins avaient eu la parole claire et le teint émeraude, on aurait pu les croire des descendants directs des martiens. Il faut dire que Fredrik Brown, non content de mettre à mal l'humanité, le fait avec un humour ravageur. Pas seulement en contrepoids d'un contexte historique mais aussi en opposition à un genre littéraire, la science-fiction, qui se voyait de plus en plus bourrée de clichés principalement extraterrestres. C'est cette vision décapante de l'Envahisseur, de l’Étranger, qui rend ce roman encore très lisible et plaisant de nos jours.
Qui n'a jamais entendu la fameuse interjection : "Salut, Toto, c'est bien la Terre ici ?" doit impérativement se procurer ce roman incontournable de la culture martienne.

Sélection dans le cadre de notre table ronde du 12 avril 2014 - En savoir plus

Fredrik Brown Martiens go home ! (Martians go home) (Folio)

Mots-clés : écrivain, humour, invasion, martiens


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