Quatrième de couverture
Atteint d'une grave maladie dégénérative du cerveau, le professeur Adrian Thomas est résolu à mettre fin à ses jours. Mais ses
plans se trouvent bouleversés quand il voit Jennifer, 17 ans, se faire embarquer de force dans une camionnette. Seul à croire à un enlèvement, Adrian va être obligé, pour enquêter, de recourir à
un spécialiste des réseaux souterrains et illégaux : un pervers sexuel en liberté surveillée.
Victime d'hallucinations, hanté par les fantômes de son passé, Adrian est obsédé par l'idée de retrouver la jeune fille. Mais pour
lui, comme pour elle, le temps est compté...
Traiter
sous forme de thriller le délicat sujet des crimes sexuels est un exercice plutôt casse-gueule. D’une part le sujet, avec ses inévitables dérives vers la pédophilie et le voyeurisme peut rebuter
certains lecteurs, et, d’autre part, il est toujours très difficile d’être original. Or, John Katzenbach (L'analyste), qui est désormais un maître reconnu dans l’art du suspense, y réussit parfaitement. Il nous décrit tout
d’abord un monde « underground » où les esprits pervers semblent déambuler en toute tranquillité, une société dans laquelle on est prêt à tous les voyeurismes en ligne, en entrant son numéro de
carte bleue, comme si cet univers désincarné et anonyme ajoutait une distance et une forme d’inconscience, voire d’impunité aux webnautes illégaux. Ce monde avide de sensations personnelles
semble ne pas avoir conscience que c’est lui qui alimente les trafics les plus cruels.
L’originalité de ce récit réside dans le fait que ce n’est pas la police qui mène l’enquête. Elle semble hors-jeu, dépassée. Non,
le héros, c’est celui qui a assisté au kidnapping, un simple citoyen. Mais cet homme est particulier. Il est atteint d’une maladie du cerveau dégénérative. Il perd petit à petit la conscience, et
il sait que son temps est compté. Le lecteur se trouve plongé dans une sorte de compte à rebours génial au cours duquel les facultés d’Adrian s’amenuisent. Sa maladie lui donne peu de temps pour
retrouver Jennifer mais une des caractéristiques qui l’accompagne est qu’elle lui permet d’avoir des dialogues intérieurs avec ses proches disparus (son fils, mort en Afghanistan, son frère et
son épouse). C’est ainsi une véritable équipe qui se lance dans l’enquête et cela donne vie au roman.
L’intrigue est vraiment très bien construite et, même si le récit est long (près de 600 pages), il n’y a pas de longueurs dans le
roman, pas de temps mort. De plus, malgré le sujet, malgré le suspense, jamais l’auteur ne tombe dans l’horreur gratuite ou dans l’excès d’hémoglobine.
John Katzenbach Mort-en-direct.com (The
professor) (Pocket Thriller)
Mots-clés : hallucinations, kidnapping, snuff movie, voyeurisme, web
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John Katzenbach - Mort-en-direct.com (2010)
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