Quatrième de couverture
Karen Shields, jeune inspectrice d'origine jamaïcaine, dirige une équipe au service des Homicides à Londres. Elle enquête sur la mort d'un jeune Moldave, Petru Andronic, retrouvé sous la glace
d'un étang gelé du parc de Hampstead Heath. Parallèlement, l'inspecteur Trevor Cordon, la cinquantaine, mis au placard dans une petite ville de Cornouailles, prend un congé pour rechercher
Letitia, une jeune femme disparue à Londres. Il l'a connue 15 ans plus tôt, quand elle s'appelait Rose, se droguait et se prostituait. Letitia ne tarde pas à reparaître, mais elle l'entraîne dans
une dangereuse cavale pour échapper au père de son fils, un gangster ukrainien lié à l'affaire sur laquelle enquête Karen. Deux enquêteurs que tout oppose, et une même voix, celle de John
Harvey qui excelle à créer des atmosphères et porte un regard sensible sur ses personnages, ces flics que leur métier ne laisse pas indemnes.
John Harvey, né en 1938, est britannique. On lui doit
notamment une série d'une douzaine de titres mettant en scène Charles Resnick, un policier d'origine polonaise, travaillant à Nottingham. Trois autres romans nous présentent Frank
Elder, un inspecteur général en retraite. Lignes de fuite ne fait partie d'aucune série (pour l'instant) mais il pourrait pourtant bien amorcer une nouvelle série ayant pour
héroïne, Karen Shields. On pourrait en tout cas le souhaiter tant la jeune femme est charismatique. Toutefois, la particularité de John Harvey est de construire ses enquêtes
autour de plusieurs personnages qui finissent toujours par se retrouver au devant de la scène.
Si vous êtes amateur du romancier américain Ed McBain, notamment, vous reconnaîtrez indéniablement dans l'oeuvre d'Harvey cette envie similaire de nous faire
vivre les intrigues de l'intérieur des commissariats. Le réalisme avec lequel il décrit le quotidien des policiers rend ainsi ses romans, et ce dernier en particulier, absolument captivant.
Ici deux enquêtes vont s'entrechoquer, mais le dénouement ne se fera pas sans fausse-pistes, impasses, interrogatoires, mensonges. On vit l'enquête comme on pourrait regarder un épisode d'une
série télévisée policière : Hill Street Blues/Captain Furillo, inspirée par McBain, en est la plus emblématique des représentations, mais quasiment toutes les
séries policières actuelles utilisent ce schéma qui consiste à mêler vie professionnelle et vie privée afin de créer chez le spectateur une empathie et une sympathie pour chacun des personnages.
Et John Harvey est très fort dans ce domaine.
Autre particularité des romans de cet auteur, ce sont les nombreuses références au jazz qui jalonnent ses histoires. Le titre original Good Bait, lui-même, se rapporte à un air de jazz
très populaire dans les années 40, qui fut interprété tour à tour par Charlie Parker, Nina Simone, ou encore Miles Davis (entre autres).
Lignes de fuite se dévorent donc sans modération.
John Harvey Lignes de fuite (Good bait) (Rivages Thriller)
Mots-clés : Bretagne, enquête, Londres, mafia, procédure policière, trafic
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John Harvey - Lignes de fuite (2012)
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